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GLOBAL SHORT RENTALS

…parfois, on a juste besoin d

Deux cents ans après les inoubliables opéras de Mozart et Da Ponte, l’estimable film de Richard Linklater Before Sunrise (1995) réinvente Vienne comme la ville de l’amour. Le film raconte la rencontre fortuite dans un train européen entre deux jeunes : Jesse, un américain interprété par Ethan Hawke dont l’avion de retour aux Etats Unis part le jour suivant de Vienne et Céline, une étudiante universitaire française qui retourne à Paris avec un billet open après avoir visiter sa grand-mère.

lamour vienne

Tout deux semblent se plaire immédiatement et amorcent une conversation complice qui se voit brusquement interrompue lorsque le train arrive à Vienne, où Jesse doit descendre. A l’aide d’un ingénieux discoure, celui-ci arrive à convaincre Céline de descendre avec lui pour passé la soirée ensemble dans la ville. Il n’a pas d’argent pour un hôtel, c’est une belle après midi d’été et elle pourra prendre le train pour Paris le lendemain matin sans aucun problème.

A chaque minute qui passe l’attraction entre les deux est de plus en plus fatale. Ce n’est peut être pas le moindre mérite du film, nous donner douloureusement conscience du temps qui passe inexorablement et l’arrivée inévitable de sa prescription. Jusqu´à se convertir en amour, un amour d’autant plus intense qu’il ne lui est octroyé qu’une courte et non prolongeable durée, au matin suivant elle partira pour Paris et lui pour les Etats Unis.

Sans dévoiler la fin, le film comprend plusieurs des éléments essentiels qui constituent l’idée de l’amour dans le monde occidental, comme elle a été présentée dans le magistral livre sur le thème de Denis de Rougemont L’amour et Occident (1939, édition définitive 1972). Car notre idée de l’amour, essentiellement fondée sur certaines résonances gnostique et sûfi (“tous les grands amants se sentent arrachés, au delà du bien et du mal, dans une espèce de transcendance de nos communs conditions, dans un absolu indicible, incompatible avec les lois du monde, mais qu’ils expérimentent comme plus réel que le monde”) transmises au travers de la poésie provençale du 12ème siècle. Et la culture de l’amour courtois, est essentiellement tragique et lie de façon obscure et intime la passion avec la mort et la destruction des amants, comme on peut le voir très clairement dans la romance de Tristan et Iseult, authentique mythe constitutif de toute notre conception de l’amour.

Retournant partiellement au film et paraphrasant la chanson de Cole Porter, Evrerytime we say goodbye, we die a little, car c’est la mort précisément qui préserve, consacre et exalte l’amour jusqu’à l’infini. La mort et, encore une fois comme dans le film, l’ambigüité au sujet de la satisfaction de l’amour, d’après les échos cathares que l’on peut écouter dans une autre règle de l’amour courtois “cesse d’être amour ce qui devient réalité”, est la séparation des amants, amoureux en définitif uniquement de l’amour, un résultat inévitable de sa propre passion.

 

 

Paul Oilzum Only-apartments AuthorPaul Oilzum

Lorsqu’on loue un des appartements à Vienne même pour la Saint Valentin, pour ce qui est de l’amour après tout il est plus plaisant de choisir Mozart. Car, comme disait si bien Oscar Wilde, ni y a-t-il rien de plus tragique que le plaisir.

Pablo Only-apartments TranslatorTraduit par: Pablo
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