Du 19 janvier jusqu´aux 22 mai, l’Istanbul Modern, musée d´art contemporain d´Istanbul, nous fait pénétrer dans le travail de l´artiste Yao Lu, l´un des artistes les plus importants de Chine. Sous le nom de « New Landscapes» l’Istanbul Modern nous présente le travail récent de Yao Lu, primé avec le BMW – Paris photo Prize de photographie contemporaine en 2008. Comme toutes ses œuvres, ce travail implique aussi une classification formelle, puisqu’en son sein confluent différentes techniques et moyens, comme la peinture, la photographie et la manipulation digitale. Bien qu´il se situe dans la même ligne conceptuelle que le travail primé en 2008, pour cette exposition, il créa une série inédite et exclusive de 11 œuvres nouvelles sous le même titre, qui met en scène un paysage sobre et apocalyptique. Pour cela, il est partit de photographies de montagnes de déchets recouvertes de toiles protectrices, pour, dans un second temps, les manipuler digitalement en introduisant des caractéristiques typiques de l´esthétique traditionnelle de l´art chinois. Ainsi, le panorama de l´Apocalypse revêt un air bucolique, créant une alchimie entre la peinture et la photographie, entre la terreur et la sérénité. Cette tension lui sert pour réfléchir sur les mutations radicales qui sont en train d´affecter la nature de son pays natal, dont les écosystèmes se voient menacés par l´urbanisation agressive des forces capitalistes. L´un des artistes les plus intéressants, nous apporte une vision alternative et authentique du processus ont lieu en Chine actuellement, qui pour cela fait appel à un imaginaire et le symbolique ouvertement politique. Pour plus d´informations : http://www.istanbulmodern.org/en/f_index.html ? Heloise Battista Pour tous ceux qui s´intéressent à l´art...
Tous les chanceux qui ont eu le bonheur de lire Istanbul. Villes et souvenirs, de l´auteur turc et prix Nobel de littérature Orhan Pamuk pourront sans doute attester de son extraordinaire habilité à créé une ville physique au travers du souvenir. Mais aussi son habileté pour faire penser le lecteur sur la relation toujours complexe entre la littérature et le monde que nous appelons réelle, ainsi qu´avec les différentes manières dont la première de forme au second et qui, jusqu´à un certain point, empêche de percevoir la réalité autrement qu´au travers le filtre des mots. Si dans Istanbul il mentionne les caractéristiques de la ville qui consiste à ne pas garder ses monuments en vue avec les expositions publiques mais à préférer les intégrer au contexte urbain comme partie de l´habitat naturel au milieu duquel s´épanouit la vie, le roman le musée de l´innocence réfléchit sur les similitudes que le roman et le musée partage comme espace où l´on conserve les détails de nos vies qui sont condamnées à disparaître dans le temps. C´est pour se rappeler du passé que, selon Pamuk, l’on collectionne les objets. Sur plus d´un aspect, bien qu´il s´agisse d´une œuvre d´amour extrême qui joue avec les conventions mêmes du mélodrame, des comédies musicales et des films romantiques qui caractérisent le cinéma turc des années 70 et 80 – conventions qui sont à leur tour décrites dans le livre même avec un fascinant jeu de miroirs – c´est un roman plus personnel et intime, ou l´auteur a vécu ou non les mêmes périphéries sentimentales que le narrateur de l´histoire. Celui-ci, membre de la famille la...
Pour illustrer l´une des formes possibles de se dépêcher lentement on se rappelle Henrique Vila-matas et son livre le voyageur le plus lent un conte chinois recueilli par Italo Calvino – quoi de mieux qu´un Italien au pas des histoires qui nous vient d´Orient – au sujet de l’adroit artiste Chuang Tzu, chargé par l´empereur de dessiner un grave. Tchuang Tzu demanda cinq ans et une maison avec 12 serviteurs comme condition nécessaire pour réaliser cette tâche. Nécessaire mais apparemment non suffisante, puisqu´une fois les cinq ans passés il n´avait toujours pas accompli sa tâche. Chuang Tzu demanda alors 1124 jours de plus qui lui furent accordés. Le dernier jour arriva, et en un seul geste, il dessina le plus parfait des crabes. Dans un poème en prose de José Ángel Valente, le peintre et le monarque sont d´une seule personne, Hui-Tsung, un empereur chinois qui peignait « avec l´habileté d´un expert dans la contemplation de la nature » une caille et un narcisse dans un coin car « nid d´oiseau ni la fleur peuvent être au centre, mais peuvent seulement indiquer le centre ou guider l´œil qui les regarde pour déterminer la forme non visible dans laquelle l´oiseau et la fleur sont inscrits. » En ce qui concerne Istanbul, nous savons de Kemal Bey, le personnage de Orhan Pamuk, que durant une bonne partie des années 50 et 60 du siècle passé il n´y avait dans la ville ni un seul musée dans lequel on pouvait voir des tableaux. Les amoureux de la peinture avaient pour habitude de se contenter d´agrandir des photographies d´oiseau en noir et blanc...
Du 26 mai au 19 septembre 2010, le musée d´art moderne d´Istanbul accueillera une exposition de photographies de Murat Germen. L´exposition s´appelle “Way” (chemin) et fait référence à tous les sens du mot. C´est à dire, les photographies expriment l´idée du chemin, comme un sentier physique, jusqu´à un lieu, aussi bien que le chemin, comme un voyage métaphorique, réalisé pour réussir un challenge, ou encore la manière d´arriver. Murat Germen écrit de son œuvre “Je crois que la photographie est une façon de souligner les réalités que les gens normaux, consciemment ou pas, ne voient pas, et leur donner l´opportunité de changer leurs préjuges. Je veux souligner les qualités extraordinaires qui demeurent dans le quotidien”. En tant que photographe, Germen est très concentré sur le côté technique de la photographie contemporaine, en utilisant beaucoup de techniques d´édition digitale. Il fait souvent des images en grand format. On remarquera spécialement ses photos panoramiques, qui montrent un monde remué mais familier, à une échelle qui fait qu´on apprécie toute la subtilité et les détails d´une scène. Quelques-unes des photos de cette exposition mesurent 10 mètres, permettant ainsi aux visiteurs de séjourner dans le monde de l´artiste. Il y aura aussi des textes, qui éclaireront son chemin. Le musée d´art moderne d´Istanbul a ouvert en 2004 et a été le premier de ce type en Turquie. Il se trouve dans le district de Tophane, et tous les jeudis l´entrée est gratuite. Dans une époque d´expositions “Blockbuster” de classiques préfabriqués, ce musée se distingue par son appui constant à la jeune et néanmoins active scène d´art contemporain turque et ses propositions avant-gardistes. Pendant...
Quand l’actualité parle de la Turquie, les thèmes des titres de presse abordent en général son interminable négation du génocide arménien ou sa potentielle entrée dans l’Union Européenne. Rares sont les fois où ce pays nous est présenté comme une merveille culturelle, riche en joyaux historiques des civilisations passées. Mais cette année, les choses prennent un autre tournant : Istanbul a été élue capitale européenne de la culture 2010. Les multiples activités culturelles et artistiques qui auront lieu tout au long de l’année nous permettront d’apprécier les racines orientales et occidentales d’un pays prêt à révéler sa facette la plus hybride. strong>Le Pont du Bosphore d’Istanbul symbolise à lui seul toute l’essence la Turquie : elle relie l’Europe à l’Asie. Depuis des siècles, cette situation géographique a joué un grand rôle dans l’identité et la transformation de ce pays, devenu le carrefour des civilisations et cultures. Bien qu’elle ne soit pas membre de l’Union Européenne, un processus qui est en marche depuis 2005, la Turquie attire de nombreux étudiants du programme d’échange européen Erasmus et des millions de touristes, curieux de découvrir ses richesses et ses mutations. Essen (Allemagne) et Pécs (Hongrie) sont les deux autres villes qui ont été nominées capitales européennes de la culture. Istanbul 2010 Cette année, l’ancienne Constantinople deviendra le berceau des arts visuels, de la musique et de l’opéra, des films, documentaires et animations, de la littérature, du théâtre, de la performance et du street art etc. Être élue Capitale Européenne de la Culture est une occasion de donner une bonne dose de dynamisme à la ville, d’un point de vue culturel et économique,...
Voyager à Istanbul et ne pas se plonger dans l’un de ses bains turcs super relaxants c’est comme se rendre à Londres sans goûter au typique English breakfast, c’est un péché capital ! Les bains turcs, appelés plus communément les Hammams, sont la quintessence de la Turquie. La perle du Danube offre un mélange d’effluves d’Orient et d’Occident qui donnent naissance à une essence unique, où les Hammams peuvent être considérés comme un équivalent des spas occidentaux. Les bains turcs sont des espaces réservés à la relaxation, où le bien être et les traitements corporels sont en parfaite harmonie. Plusieurs éléments cohabitent : la chaleur sèche, la chaleur humide, le froid, les massages et les peelings. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard que le terme Hammam signifie « le lieu qui réchauffe ». Ces endroits ressemblent beaucoup aux anciens bains romains, de part leur structure mais aussi leur fonction socioculturelle. La tradition s’est peu à peu perdue, mais auparavant une grande partie de la vie sociale arabe s’organisait dans ces bains turcs, à tel point que les futures mariées fêtaient même leur enterrement de vie de jeune fille dans les Hammams. Contrairement à la plupart des spas occidentaux, les bains turcs ne sont pas mixtes. Le bain turc ressemble à un sauna humide, mais avec une pratique qui se rapproche plus du bain : on doit tout d’abord se détendre dans la salle tiède baignée d’air chaud; ensuite, on entre dans une salle encore plus chaude appelée la salle chaude, pour enfin plonger dans une piscine d’eau froide. A peine sorti, on est entièrement lavé et massé, et pour...