Le 15 septembre le Musée Istanbul Modern inaugure l’exposition Uncanny qui rassemble les travaux photographiques de six jeunes artistes de Turquie, pour transmettre au spectateur cette image qui d’une certaine manière reste figée dans la mémoire collective et qui nous semble connue dès qu’on la voit pour la première fois. Le concept Uncanny s’utilise dans cette exposition pour l’utilité qu’il donne à la philosophie et à l’art pour se référer à la sensation ressentie quand on est témoin ou lorsqu’on expérimente une situation nouvelle. En Français « déjà vu ». Cette étrange situation que le français Émile Boirac examine dans son livre « L´Avenir des sciences psychiques » provoque l’étonnement et le saisissement ; c’est ce que les artistes de cette exposition ont vécu. La photographie est toujours une rencontre surprenante, où le regard, l’observation et la sensibilité sont toujours en éveil quand l’image devient réalité. De là voir le processus de l’image apparaissant à travers des liquides de développement de pellicules, ce processus unique, que seul le photographe peut vivre comme un Uncanny, en regardant pour la première fois quelque chose qu’il avait déjà vu, c’est ce concept que cette exposition cherche à transmettre à travers d’extraordinaires travaux de photographie des photographes Melisa Önel, Silva Bingaz, Ç?nar Eslek, Zeren Göktan, Banu Cenneto?lu y Zeynep Kayan. Elles font toutes partie de la nouvelle génération d’artistes Turques, elles ont toutes eue une trajectoire internationale importante en participant à d’importantes expositions et biennales, ou en travaillant à l’étranger comme Silva Bingaz, une photographe aux collages saisissants et qui a réalisé une œuvre importante au Japon. Banu Cenneto?lu est une photographe de la génération qui a vécu...
Peu de lieux dans le monde ont donnés lieu à autant de littérature au long du temps comme Istanbul, l’ancienne capitale de Byzance. De tous les livres que la ville a inspirées, peut-être le plus singulier est le projet démesuré d’écrire une Encyclopédie d’Istanbul, la première encyclopédie du monde sur une ville, que l’écrivain turc et grand amant de la ville Re?at Ekrem Koçu (1905-1975), commença en 1944. Il s’agissait d’un projet colossal où Koçu combinait de façon inoubliable littérature et histoire au travers d’un séduisant mélange de récits étranges, curiosités informations véridiques et matériel d’almanach, créant une tapisserie fabuleuse dans laquelle on remarquait l’image d’une ville qui invitait aux rêves et à la nostalgie. Koçu lui-même assista pendant toute son enfance à la désintégration lente de l’Etat ottoman et à la condamnation de la Turquie à une pauvresse de laquelle elle tarderait des décennies à se remettre. Cette douloureuse décadence de la ville conditionna probablement le ton mélancolique et amère de son écriture, même si lui pensait au contraire qu’Istanbul était la seule chose qui le consolait de se sentir vaincu par la vie. Dans l’encyclopédie, parcouru par un sensuel homo-érotisme qui se recrée et plait avec le moindre prétexte dans l’admiration de la beauté des corps des garçons, on trouvait des épisodes mémorables comme l’exploit de l’équilibriste qui dans le cadre de la célébration pour la circoncision du prince Mustafa au 18ème siècle traversa la Corne d’Or sur une corde tendue entre les mats des bateaux. Ou des histoires comme celle de la création d’un cimetière de bourreaux dans le pré de Karyagdi car ils n’étaient pas...
Jusqu’au 3 juillet le Musée Pera d’Istanbul exhibe l’œuvre du peintre turc le plus original du 20ème siècle, Ihsan Kemal Karaburçak. L’exposition intitulée Aspects Rétrospectifs d’Isham, réunit le meilleur de son œuvre de la période entre les années 1968 et 1970. L’exposition organisée par l’historien et conseillé du Musée Pera d’Istanbul, Semra Germaner, réunit des œuvres de diverses collections publiques et privées pour donner une image complète de l’œuvre de Kemal Karaburçak, repoussée pendant des années par les élites de l’art et la culture turque pour sa marginalité. Pour cette rétrospective, le musée à éditer un magnifique catalogue écrit par Akoyunlu Ersoz Begur et Primavera Tania, qui a un intéressant design avec la couverture en carton et les illustrations en couleurs. Les textes sont en anglais et en turc. Ihsan Kemal Karaburçak est né à Istanbul, Turquie en 1898. Ses débuts dans la peinture se font en 1930, quand il s’inscrit à l’Ecole Universelle de Paris. Son travail au Service de la Poste et Télégraphes d’extérieurs lui facilita la possibilité d’organiser sa vie autour de la peinture, installant dans une petite chambre de sa modeste maison d’Ankara l’atelier de peinture. Sa formation autodidacte dans la peinture le maintint éloigné des mouvements artistiques du 20ème siècle, bien que l’on puisse trouver des traces et usages des couleurs qui nous renvoient au surréalisme, avec des touches naïves, évoquant une partie de l’œuvre de Picasso, bien qu’il reconnu s’être inspiré de Cézanne et admirer la précision et la modération de Matisse. Kemal Karaburçat réalisa des portraits en huile sur toile, où on remarque ses traits forts et définis, comme dans Otoporte (1944)....
Du 16 au 18 juin, les grands créateurs de produits de beauté féminins et masculins se donneront rendez-vous lors de Beauty Eurasia, événement réalisé par Tuyap Centre d´Expositions d´Istanbul. Le salon réunit 400 créateurs de 40 pays différents qui montreront les parfums les plus sophistiqués, les crèmes, maquillages et compléments quotidiens de beauté. Qui n´aime pas être considéré comme beau, attractif, séduisant et laisser des effluves de parfums aphrodisiaques sur son passage? Ceci est le principe sur lequel s´est basé l´industrie de la beauté dont le début est aussi ancien que la présence humaine sur la terre. Déjà, les égyptiens avec leur cosmovision avaient incorporé la beauté et l’harmonie physique comme faisant partie intégrale du bien-être et de donner satisfaction au Dieu créateur, qui avait pleuré en voyant autant de beauté et ses larmes avaient arrosé tout ce qui est sur la terre. Ceci les amena à développer leurs connaissances sur les plantes, les animaux et minéraux qui servaient à maintenir la santé et la beauté. La peinture qui s´utilisait sur les yeux des hommes et des femmes, se confectionnait avec du sulfure de plomb qu´ils obtenaient avec la galène ou du sulfure d´antimoine qui provenait de l´antimonite. Ce maquillage était partie intégrante de la séduction et de la beauté propre à leur ascendance généalogique. En plus d´être un amplificateur d´attraction sexuelle, c´était un excellent repoussant à mouches qui prévenait les maladies oculaires et empêchait le reflet extrême des rayons de soleil. Ils avaient découvert le si apprécié peeling en mélangeant une portion de poudre d´albâtre (sable), avec une portion de sédiment de natron rouge, une portion de sel...
Entre la Corne d’Or et la Mer de Marmara, offrant une admirable vue du Bosphore, se trouve le mémorable Palais de Topkapi http://www.topkapisarayi.gov.tr/. Construit à la demande du sultan Mehmed II quelques années après la chute définitive de Byzance, ce palais a été le centre d’administration de l’empire ottoman pendant les quatre siècles suivants, jusqu’à ce qu’en 1853 le sultan Abdulmecid décide de déménager au moderne palace Dolmabahçe. Aujourd’hui, le palais Topkapi est un musée dédié aux lointaines années glorieuses de l’empire ottoman et accueille dans ses murs l’un des plus éblouissants trésors du monde. Le visiteur qui parcourt ses fastueuses et immenses dépendances est généralement émerveillé par des lieux mémorables comme la salle des perles, le salon du trône d’Ahmed I où est gardé le célèbre poignard topkapi élaboré avec des pierres précieuses, de l’or et des émeraudes, la salle où se trouve le diamant du fabriquant de cuillères (un des plus grands du monde), ou encore la salle où l’on peut admirer un célèbre trône turco-indien du 18ème siècle. Cependant nous vous rappelons de ne pas oublier son extraordinaire collection de chemises talismaniques, qui ont été récemment mises en évidence grâce à la publication à Istanbul du très bon livre de Hülya Tezcan Les Chemises Magiques du Palais de Topkapi. En rapport avec l’importance traditionnelle dans la culture turque des pratiques magiques comme la lecture du futur dans le marc de café, les sifflements nocturnes qui attirent les démons ou l’emploi de l’omniprésent œil turc pour conjurer les malédictions, le livre de Tezcan nous parle du pouvoir attribué aux chemises talismans pour faire que le guerrier soit invisible...
En commentant les 48 merveilleuses gravures du libre inoubliable d’Antoine-Ignace Melling voyages pittoresques de Constantinople et des rives du Bosphore (Paris, 1819), Orhan Pamuk observe que, bien que sur la carte qui se trouve à la fin de l’œuvre Melling détail avec un sérieux académique et précision topographique dupliquée à l’angle de la ville et en regardant quel point il a réalisé chacune des peintures dans lequel les estampes prennent origine, les images lui “ donnent l’impression de n’avoir ni centre ni final, comme s’il s’agissait d’un Road futur chinois ou d’un mouvement de caméra dans certains des films en cinémascope”. Une telle sensation rappelle inévitablement à son enfance, car c’est comme cela que Pamuk enfant percevait Istanbul. Cette sensation a été intensifiée par la présence de gravures – néanmoins à distance temporelle d’un siècle et demi c’est par ces deux périodes – les paysages similaires à ceux qu’il a connus dans les premières années de sa vie, avant que les belles collines fussent couvertes de blocs de béton durant la seconde partie du XXe siècle. Son impression générale est que les images de Melling sorte d’un paradis intemporel pour se mélanger avec sa vie présente, dans un mouvement de la main peut-être pas si différent de celui qui résonne dans les mots de l’écrivain Samoa Albert Hanover quand il écrit que pour lui, le Moyen Âge est une période essentiellement jeune, vibrante et mélancolique parce que c’est comme ça qu’il était lorsqu’il est étudié, se rappelant en grande partie sa propre jeunesse au travers de la mémoire du Moyen Âge, et vice-versa. Pamuk porta aussi son attention sur...
Le Musée Istanbul Moderne présente jusqu’au 24 juillet l’exposition Paradise Lost, où 19 artistes contemporains explorent le conflit permanent entre la nature et le monde technologique. Au travers de vidéos réalisées par des artistes digitales, un dialogue et mit en place sur le futur incertain de la nature et du rôle de l’art dans la durabilité. Le Musée Istanbul Moderne, avec la coopération du Département d’Education, ouvre l’exposition aux écoles pour réaliser des ateliers interactifs de discussion qui ont pour but de créer une conscience sur le concept de nature que gèrent les sociétés post modernes. Cet intéressant programme interactif prétend créer des rencontres entre différentes générations, dans le but de les initier à l’usage des moyens digitaux et de leur faire découvrir le rôle de la technologie et des nouveau moyens dans l’art contemporain. En plus il invite les activistes pour qu’ils fassent partie de cet intéressant défit artistique. Entre les artistes qui participent à l’exposition, il y a le célèbre artiste américain Doug Aitken dont le travail va de la photographie jusqu’à la sculpture. Né en Californie en 1968, c’est un des plus remarquables artistes digitales des Etats Unis. Depuis 1990 il a créé des installations très intéressantes en employant des écrans multiples et en défiant la narration linéaire. Ses thèmes questionnant l’usage intensif de la nature le menèrent à réaliser des œuvres d’énorme impact, comme Sonic Aitken Pabellon montée dans la zone boisée de Inhotim au Brésil et où on écoute les sons de la terre au travers de capteurs de bruit installés à un mille de profondeur. Le travail conceptuel d’Aitken surprend pour sa beauté...
On raconte qu´à la fin du XVIIIe siècle, Hatice Sultana, la sœur du sultan réformiste ottoman Selim III et, comme lui, inclinée avec une curiosité créative vers les romans venant d´Occident, tomba amoureux à première vue et sans retour des jardins qui berçaient le palais du vieil ambassadeur danois à Istanbul, est voulu immédiatement pour elle-même un paysage aussi beau dans son palais. Sans se préoccuper du scandale, elle se plongea dans le désir de marcher selon ses caprices sur un jardin aussi occidental, un labyrinthe de rose, des acacias et des lilas dont elle avait rêvé et enfants. Dans son rêve, il y avait une boule de cristal, un lion aillé couvert de mousquetaires d’une couleur encore jamais vu, produite par des femmes qui flottaient sur d´étranges toiles dans un petit pavillon annexe, que quelques années plus tard, s´est identifié avec la peinture anglaise comme un kiosque européen. Il paraît que la peinture avait été un cadeau de Antoine- Ignace Melling , la personne qui restera comme le dessinateur de ses jardins aussi impérieusement dessinés. Né en 1763, Melline était un artiste, architecte et mathématiques allemands – de sang italien et français – et qui a 19 ans avait abandonné la ville de Strasbourg pour répondre à l´appel de Lorient, en consonance avec le début de la vague romantique qui commençait à agiter la conscience européenne. C´est comme ça qu´il est arrivé à Istanbul, où il allait vivre les 20 prochaines années de sa vie. Melling n´a pas seulement dessiné des jardins de style néoclassique et travailler comme directeur artistique pour Hatice Sultana, mais il a aussi construit...
L’impératrice Théodora (501 – 548) est tristement plus célèbre pour ses scandaleuses et dissolues prouesses sexuelles à la limite de la pornographie que pour son très important travail comme femme d’état et législatrice féministe avant la lettre. En effet son contemporain Procope de Césarée dans l’histoire secrète, lui attribue dans un but clairement diffamatoire ses prouesses en se basant sur son passé de prostitué et actrice de cirque. Non seulement elle fut en première ligne de façon décisive dans tous les événements importants pendant le règne de son mari l’empereur Justinien I. en plus entre autres, elle appuya des lois, qui interdisaient le châtiment pour l’adultère indépendamment du sexe, qui régulaient le droit à l’avortement, qui permettaient autant le divorce de la femme pour décision propre comme le mariage libre entre différentes races, religions et classes sociales, imposaient la peine de mort comme châtiment pour les viols, interdisaient la prostitution forcée et réglementaient le bordelles de façon à ce qu’ils restent sous le contrôle des femmes. Au moins depuis ces temps là, en grande partie à cause de Procope, dans l’imaginaire occidentale il est habituel d’associer la région d’Anatolie avec l’hédonisme et les plaisir de la chair. A cela a contribué sans doute d’une façon importante l’existence en Asie Mineur d’une large, raffiné et fructifère tradition de littérature érotique et l’enivrant monde de lumières, parfums, arômes, textures, couleurs, tissus, breuvages, sons et chansons qui d’une certaine façon convertisse Istanbul dans le lieu où l’Orient commence à déployer ses innumérables promesses sensorielles. C’est peut être pour ça que depuis le début des années soixante jusqu’au coup d’état de 1980 l’industrie...
Du 4 au 30 avril, l´institut Cervantès et le musée Pera de Turquie développeront un cycle de cinéma infantile du festival Animadrid, avec comme motif le jour national de l´enfance de la jeunesse de Turquie. Le cycle de films espagnols et d´animation est dirigé à tout type de public. Animadrid est un festival international d´images animées qui se réalisent annuellement à Pozuelo de Alarcon et qui est organisé par le Patronato Municipal de la ville de Pozuelo de Alcaron et la vice-présidence et conseils pour la culture et pour le sport de la communauté de Madrid, avec comme motif de promotionner animation audiovisuelle et de promouvoir un espace de rencontre entre les créateurs et le public. L´animation est née avec le cinéma et le désir de donner du réalisme au mouvement des images. Les antécédents comptent avec Émile Reynaud et 10 ans de projection d´images au musée Grévin de Paris, grâce à son invention le Praxinoscope en 1977. À partir de là, et avec l´invention des frères Lumière, plusieurs amants de l´image en mouvement se sont aventurés à développer la technique de l´animation. Néanmoins, la splendeur de l´animation vient des frères Max et Dave Fischer et de leur utilisation de la technique perfectionnée par Earl Hurd pour Clown Coco (1920) et à la représentation sexy de la chanteuse Helen Kane, en Betty Boop (1930) dont les sons poo-poo-pi-do se transformeront en un classique pour la société nord-américaine. Otto Messmer, avant-gardiste créateur du fameux Chat Félix, pour les studios de Pat Sullivan, a révolutionné l´animation en donnant des caractéristiques des personnels étaient humaines à un animal, anticipant les créations de...